• Mystère Osiris : Naos, décret de Canope, stèle de Thônis-Héracléion, Sphinx Nectanébo II

    Photos prise lors de l'exposition Osiris, mystères engloutis d'Egypte, à l'Institut du Monde Arabe, Paris

     

        Chapelle datant du règne de Nectanébo (-380/-362), 30e dynastie, dont le décor s'organise autour du calendrier égyptien.

    Les faces externes sont divisées en 36 cases, des décades inaugurées par les levers successifs d'étoiles spécifiques étoiles-décans, et une 37e case pour 5 jours de plus : les 365 jours annuels.

    Chaque décade détaille les fléaux menaçant les ennemis de l'Egypte, et que Chou, dieu de l'air, ferait s'abattre sur eux pour les décimer. Représenté sur le fond du naos par un lion assis, il commandait en effet les étoiles-décans chargées d'éliminer le mal. La statue qui y logeait était selon les textes "d'argent recouvert d'or fin".

    Ce lien entre l'action des étoiles et la destinée humaine dessine les débuts de l'astrologie, et le découpage en décade préfigure nos décans zodiacaux. Mais le sujet principal du naos reste l'éradication de l'impureté, nécessaire à la bonne marche du cosmos et à la renaissance annuelle d'Osiris.  

    L'histoire archéologique de ce naos est exceptionnelle elle aussi. Le toit, en résine, est découvert sur terre à Aboukir en 1777. La base et la paroi postérieure, en basalte, sont trouvées par Omar Toussoun, en mer dans la baie d'Aboukir, en 1940. Tel un puzzle, le monument sera reconstitué en 1999, lorsque, sur le site de l'antique Canope maintenant submergée, 4 nouveaux fragments sont remontés par l'IEASM du fond de l'eau.

    Le naos aurait été mis en pièces par les chrétiens lors de la destruction des temples, aux premiers siècles de notre ère.

     

        Bague avec intaille d'un aigle, or et calcédoine (-I et Ier s.)    Le décret de Canope, -238, pharaon Ptolémée III Évergète *

    Stèle de Thônis-Héracléion, 30e dynastie, -380, 1ère année du règne de Nectanébo 1er (en granit noir)

    Cette découverte sous-marine à permis d'affirmer que la Thônis des égyptiens et l'Héracléion des grecs ne sont qu'une seule et même ville. Face contre le sol, la stèle fut protégée de l'érosion des courants marins, et ses inscriptions sont ainsi demeurées parfaitement intactes.

    Thônis-Héracléion était un poste de douane et une zone d'échange importante à l'entrée du royaume, "pour tout ce qui provient de la Mer des Grecs".

    Pour en savoir plus : http://www.ieasm.org/sites.php?lang=fr&area=egypte&site=heracleion

                                                    Conservé au Musée National d'Alexandrie - IEASM

        Brûle parfum en calcaire découvert à Thônis-Héracléion (VIe av.JC), Musée National d'Alexandrie IEASM.                       Avec ses grands yeux en amande et son sourire sensuel, la sphinge grecque, ailée et couronnée, supporte la coupe en encens avec délicatesse : contraste saisissant avec les sphinx égyptiens.

      Statuette d'Isis en bronze et fragment de trône, découvert à Thônis-Héracléion, époque ptolémaïque, 7e-1er s. av.JC. Assise sur un trône, Isis donne le sein à l'enfant Horus-Harpocrate. Il est nu et porte la tresse traditionnelle de l'enfance.

        Plaque en bronze 26e dynastie (-664/-525)                            Statuette en bronze du dieu Khonsou (7e-4e s. av. JC) Cartouche du pharaon Amasis et nom du Dieu Khonsou-Thot. Coiffe surmontée d'un disque lunaire (Thônis-Héracléion)

        Sphinx Nectanébo II, en granit noir, découvert à Thônis-Héracléion, IVe siècle avant notre ère. Conservé au Musée Maritime d'Alexandrie - IEASM

    Sompteux lion à tête humaine, dans une posture traditionnelle. La présence de l’uræus, cobra femelle, sur sa coiffe et le traitement du némès, coiffe royale servant de cache perruque, prouvent qu'il s'agit d'un sphinx royal, probablement Nectanébo II (-360/-343).

    Nectanébo II pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nectan%C3%A9bo_II

     

    * Le décret de Canope

    Cette grande stèle porte un des plus anciens décrets sacerdotaux de la période ptolémaïque, connu sous le nom de « décret de Canope » d’après la ville, voisine d’Alexandrie, où le synode eut lieu en 238 av. J.-C. sous le règne de Ptolémée III Evergète (246-222 av. J.-C.).

    Elle fut découverte à Kôm el-Hisn (l’ancienne Imaou) en 1881 par G. Maspéro et publiée en avril 1883 par Miller dans le Journal des Savants.

    pour en savoir plus : 

    http://projetrosette.info/page.php?Id=799&TextId=6

    http://www.ieasm.org/sites.php?lang=fr&area=egypte&site=canope

     

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